DERMATOSES ALLERGIQUES : ALLERGIE ALIMENTAIRE/RÉACTION INDÉSIRABLE CUTANÉE AUX ALIMENTS (CHIEN)
Animal Allergy and Dermatology Service of Connecticut
SURVOL
- Il s'agit d'une dermatose allergique prurigineuse non saisonnière associée à l'ingestion de l'allergène problématique présent dans la diète de l'animal.
- L'allergie alimentaire n'est généralement pas mortelle chez le chien, contrairement à l'allergie alimentaire chez l'humain.
- La pathogenèse exacte de l'allergie alimentaire chez le chien n'est pas bien comprise; elle pourrait comprendre diverses réactions immunologiques (type I, type III et/ou type IV).
- L'allergie alimentaire est caractérisée par une réaction immunologique anormale, le plus souvent à une glycoprotéine présente dans les aliments – habituellement stable à la chaleur, soluble dans l'eau et d'une taille de 10 à 70 kDa.
- Elle est souvent diagnostiquée en concomitance avec une dermatite atopique (l'allergie alimentaire n'exclut pas la dermatite atopique).
- L'allergie alimentaire vient au troisième rang des maladies allergiques les plus fréquentes chez le chien (10-15 %), derrière la dermatite allergique associée aux piqûres de puces et la dermatite atopique.
APPARENCE CLINIQUE
- Il n'y a pas de prédisposition de sexe ou d'âge, mais dans beaucoup de cas, les symptômes apparaissent avant l'âge d'un an. D'ailleurs, l'allergie alimentaire est plus courante que la dermatite atopique chez les chiens de moins de 6 mois.
- Toutes les races peuvent être touchées, mais les races prédisposées comprennent l'épagneul cocker américain, l'épagneul springer anglais, le labrador, le colley, le schnauzer nain, le shar peï, le caniche, le terrier blanc du West Highland, le boxer, le teckel, le dalmatien, le lhasa apso, le berger allemand, le rhodesian ridgeback, le carlin et le golden retriever.
- Les régions affectées sont sensiblement les mêmes qu'en cas de dermatite atopique : face, oreilles, aisselles, région inguinale, abdomen. Des lésions associées au prurit concentrées principalement sur les oreilles et la région périnéale sont souvent attribuables à une réaction indésirable cutanée aux aliments (24 %).
- Certains animaux présentent aussi des signes gastro-intestinaux (10-30 %); les flatulences et les défécations fréquentes sont des signes plus courants que les vomissements et la diarrhée.
- Une dermatite secondaire récurrente causée par des staphylocoques (prurigineuse ou non prurigineuse) ou des levures (Malassezia) sont possibles.
- L'allergie alimentaire peut provoquer, quoique rarement, une vasculite, de l'urticaire ou un érythème polymorphe.
AFFECTIONS SIMILAIRES
- Dermatite atopique (non saisonnière).
- Gale sarcoptique.
- Infections par Staphylococcus ou Malassezia.
- Cheyletiellose
- Dermatophytose
- Dermatite allergique associée aux piqûres de puces.
DIAGNOSTIC
- Le diagnostic de l'allergie alimentaire repose sur l'administration d'une diète d'éviction pendant une période de jusqu'à 12 semaines, pendant laquelle les signes cliniques du chien disparaissent (et réapparaissent ensuite lors de la provocation – voir ci-dessous).
- La diète d'éviction peut être une diète cuisinée à la maison ou être une diète commerciale d'ordonnance choisie soigneusement.
- Les données sont insuffisantes pour affirmer que les tests sanguins ou cutanés suffisent pour diagnostiquer l'allergie alimentaire.
- Les ingrédients de la diète d'éviction doivent être des protéines nouvelles pour l'animal (auxquelles il n'a jamais été exposé) ou des protéines hydrolysées (décomposées en peptides de moins de 10 kDa).
- Toutes les gâteries et les médicaments à croquer (y compris les antiparasitaires préventifs et les AINS) doivent être remplacés par des versions non aromatisées ou par des traitements topiques si possible.
- Si le prurit disparaît pendant la période d'administration de la diète d'éviction, une provocation alimentaire, d'une durée de jusqu'à deux semaines, devrait être effectuée pour confirmer que les symptômes sont réellement causés par une protéine des aliments. La provocation peut être réalisée en administrant la diète initiale, ou les ingrédients de cette diète, ou encore les gâteries données auparavant. Une fois que la protéine problématique est identifiée, l'objectif de la prise en charge à long terme est d'éviter l'ingestion de cette protéine.
PRISE EN CHARGE
- Une fois le diagnostic d'allergie alimentaire établi, l'objectif de la prise en charge à long terme est d'éviter l'ingestion de la protéine qui cause l'allergie.
- Inhibiteur JAK : Un médicament novateur qui cible la production de cytokines qui contribuent au prurit et à l’inflammation associés aux dermatoses allergiques tout en ayant un impact négatif minimal sur la fonction immunitaire.
- En général, le prurit associé aux réactions indésirables cutanées aux aliments ne répond pas ou ne répond que partiellement au traitement par des corticostéroïdes et/ou la cyclosporine (certains animaux présentent une réponse partielle mais rechutent lorsque la dose est réduite).
COMMENTAIRES
- Des réactions croisées peuvent se produire entre deux aliments du même groupe (p. ex., bœuf et venaison), mais aussi entre des allergènes alimentaires et d'autres allergènes (p. ex., lait et bœuf, crustacés et coquerelles, pollen de bouleau et divers fruits et légumes). L'allergène le plus fréquent chez le chien est le bœuf, suivi du soya, du poulet, du lait, du maïs, du blé et des œufs.
- Les diètes hydrolysées donnent parfois de meilleurs résultats chez les chiens qui présentent des réactions d'hypersensibilité immédiate (type I), et ne fonctionnent pas toujours chez les chiens qui ont des réactions retardées.
- Plus d'une diète d'éviction peut s'avérer nécessaire pour diagnostiquer une allergie alimentaire.
- Si le propriétaire opte pour une diète cuisinée à la maison à administrer à long terme, une consultation avec un nutritionniste est nécessaire pour s'assurer que la diète est adéquate pour le patient sur le plan nutritionnel.
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- Miller WH, et al. Muller and Kirk’s Small Animal Dermatology, 7th ed., 2013, 397-404.
abcès
Masse circonscrite contenant du matériel purulent, se développant typiquement dans le tissu sous-cutané.
alopécie
Absence de poils à un ou des endroits où des poils sont généralement présents; elle peut être causée par une folliculite, un cycle folliculaire anormal ou des traumatismes auto-infligés.
alopécie en plaques
Alopécie caractérisée par la présence de nombreuses plaques circulaires circonscrites, isolées ou coalescentes; elle est souvent associée à la folliculite.
angio-œdème
Œdème sous-cutané régional.
annulaire
En forme d’anneau.
atrophie
Amincissement de la peau ou d’autres tissus.
bulla
Fluid-filled elevation of epidermis, >1cm
hémorragiques
Blood-filled elevation of epidermis, >1cm
comédon
Amas de kératine et de sébum qui emplit et bouche un follicule pileux.
croûtes
Exsudat séché et débris kératinisés à la surface de la peau.
crusts
Dried exudate and keratinous debris on skin surface
kyste
Nodule tapissé d’épithélium et contenant du liquide ou du matériel solide.
dépigmentation
Perte de pigment (décoloration).
ecchymoses
Taches causées par une hémorragie (> 1 cm).
collerettes épidermiques
Squame ou croûte circulaire, avec de l’érythème, qu’on observe lors d’une folliculite ou après la rupture d’une pustule ou d’une vésicule.
erosion
Lésion de l’épiderme qui ne pénètre pas jusqu’à la membrane basale. L’histopathologie peut être nécessaire pour distinguer l’érosion de l’ulcère.
érythème
Coloration rougeâtre de la peau causée par de l’inflammation ou la congestion des capillaires.
escarre
Croûte épaisse souvent associée à de la nécrose, à un traumatisme ou à une brûlure thermique ou chimique.
excoriation
Érosion et/ou ulcération associée à des traumatismes auto-infligés.
fissure
Quantité excessive de couche cornée, confirmée par histopathologie. Ce terme est souvent utilisé pour décrire la truffe et les coussinets.
fistule
Ulcère à la surface de la peau qui se prolonge plus profondément par un canal qui atteint habituellement les tissus sous-cutanés.
mélanoses folliculaires
Accumulation de squames qui adhèrent à la tige du poil.
hyperkératose
Quantité excessive de couche cornée, confirmée par histopathologie. Ce terme est souvent utilisé pour décrire la truffe et les coussinets.
hyperpigmentation
Quantité accrue de mélanine dans la peau, souvent secondaire à de l’inflammation.
hypopigmentation
Perte partielle de pigment.
hypotrichose
Manque de poils dû à des facteurs génétiques ou à une anomalie de l’embryogenèse.
leucoderme
Décoloration de la peau.
leucotrichie
Décoloration des poils.
lichénification
Épaississement de l’épiderme qui en exagère la texture, souvent causé par une inflammation chronique.
macule
Quantité accrue de mélanine dans la peau, souvent secondaire à de l’inflammation.
miliaire
Qualifie une dermatite croûteuse et papulaire multifocale; il s’agit d’un terme descriptif et non pas d’un diagnostic.
miliaire
Multifocal, papular, crusting dermatitis; a descriptive term, not a diagnosis
morbiliforme
Qualifie une éruption érythémateuse, maculaire, papulaire; les macules érythémateuses mesurent typiquement de 2 à 10 mm de diamètre, et lorsqu’elles sont coalescentes, peuvent former de grandes lésions.
nodule
Masse solide (> 1 cm).
onychodystrophie
Morphologie anormale des griffes causée par un traumatisme, de l’inflammation ou une infection des tissus vivants des griffes; elle comprend l’onychogryphose, l’onychomadèse, l’onychorrhexie et l’onychoschizie.
onychogryphose
Courbure anormale des griffes, secondaire à l’inflammation ou à un traumatisme des tissus vivants des griffes.
onychomadèse
Chute des griffes, secondaire à l’inflammation ou à un traumatisme des tissus vivants des griffes.
onychorrhexie
Fragmentation des griffes, secondaire à l’inflammation ou à un traumatisme des tissus vivants des griffes.
onychoschizie
Décollement et fissuration des griffes, secondaires à l’inflammation ou à un traumatisme des tissus vivants des griffes.
papules
Masse solide de la peau (≤ 1 cm).
paronychie
Inflammation du repli cutané de la griffe.
patch
Flat lesion associated with color change >1cm
pétéchies
Petites lésions érythémateuses ou violacées apparaissant sur la peau à la suite d’un saignement dans le derme.
phlébectasie
Dilatation d’une veine; généralement associée à l’hypercortisolisme.
plaques
Masse surélevée plane de plus de 1 cm de diamètre formée de papules coalescentes ou d’une infiltration dans le derme.
pustules
Masse surélevée de l’épiderme emplie de pus.
reticulé
Qualifie une répartition des lésions en forme de filet.
squames
Accumulation de fragments libres de couche cornée.
scar
Fibrous tissue replacing damaged cutaneous and/or subcutaneous tissues
serpigineux
Répartition des lésions de façon serpentiforme (qui ne suit pas un trajet rectiligne).
télangiectasie
Dilatation permanente de vaisseaux sanguins entraînant une lésion rougeâtre ou violacée (rare).
ulcères
Lésion de l’épiderme qui pénètre jusqu’à la membrane basale. L’histopathologie peut être nécessaire pour distinguer l’ulcère de l’érosion.
urticaire
Éruption cutanée caractérisée par des papules érythémateuses et œdémateuses circonscrites provoquées par une réaction d’hypersensibilité.
vésicule
Masse de l’épiderme emplie de liquide.
wheal (urticaria)
Steep-walled, circumscribed elevation in the skin due to edema